Triptyque lyonnais
La troisième ville française jouit d’une exceptionnelle situation grâce aux myriades de terroirs qui la cernent : élevages de la Bresse et du Charolais, poissons des lacs savoyards, fruits et légumes de la Drôme ou de l'Ardèche mais aussi vins de Bourgogne, du Beaujolais et de la vallée du Rhône. Elle est le paradis de tous les toqués de cuisine !
Pour faire le portrait d’un week-end gourmand au cœur de la capitale de la gastronomie :
1) Peindre d’abord un joli bouchon
Difficile de faire un choix, tant le nombre de cavernes où ripailler est important. Lyon possède en effet l'une des plus grandes concentrations de restaurants par habitant en France. La plupart sont des bouchons, ces restaurants typiques où l'on déguste des spécialités telles que les quenelles, tabliers de sapeur ou cervelles de canut.
Nos hôtes ont choisi de nous faire découvrir le Bouchon de l’Opéra. Le cadre est enchanteur, il se compose d’un joyeux bric-à-brac de meubles rétros, de vaisselle dépareillée et de souvenirs sans queue ni tête.
Notre immersion en gastronomie lyonnaise a débuté par un communard, fameux kir de vin rouge. Puis Prince® a choisi un sabodet sauce beaujolais alors que je me suis laissée tenter par une gaude aux queues d’écrevisses et à la volaille. Kesako ? La première de ces entrées est un saucisson à cuire, la seconde une soupe de farine de maïs bressane. La ronde des saveurs s’est poursuivie par un gratin d’andouillette au Saint-Marcellin et une assiette de cochonnaille. Notre dîner diététique s’est achevé par une terrine glacée au chocolat et un matefaim aux pralines (crêpe épaisse à la farine de maïs).
Cette expérience nous a charmé par l’excellente facture des plats proposés. Seul le manque de subtilité et de finesse entrave le chemin vers la perfection.
2) Peindre ensuite le ventre de Lyon
Nos pas en terre lyonnaise nous ont également menés jusqu’à la verrière des Halles de Lyon, un passage obligé pour tous les curieux alléchés. Initialement créées en 1858, elles portent aujourd’hui le nom de Paul Bocuse, le plus célèbre chef lyonnais.
Ce fabuleux marché couvert abrite plus de cinquante commerces et restaurants. Un régal pour pupilles, papilles et truffes en alerte ! Les produits régionaux tiennent bien évidement le haut de l’affiche : charcuteries, grattons, escargots, pralines… Le terme « lèche-vitrine » prend ici tout son sens. Et pour qui succombe, des tables sont disposées dans les recoins. Ainsi l’encas de 10h-11h se transforme-t-il souvent en véritable festin. Pour sûr, les gastronomes n’auront plus faim à l’heure du déjeuner !
3) Peindre enfin la maison des délices
Notre visite aux halles a également été l’occasion de croiser la vitrine de la pâtisserie-chocolaterie Délices des sens. Cet établissement tenu par Romaric Boilley possède deux autres adresses à Lyon – l’une au 12 boulevard des Brotteaux, l’autre au 62 cours Vitton – toutes deux dans le 6ème arrondissement. L’originalité de cette enseigne est de faire se côtoyer des bouchées élaborées, des chocolats fins, des macarons, des confiseries avec des douceurs traditionnelles (brioches aux pralines, tartes aux pommes…). Le maître ne snobe pas le terroir, il le sublime.
Parmi la multitude de couleurs et de charmes déployés, nous avons flanché pour un velouté (brownie, crème vanille et chantilly chocolat lait), un plougastel (pâte sablée, diplomate citron façon pain perdu, coulis de fraise et mousse de pêche blanche), un macaron framboise-litchis et un gâteau marron-meringue. Ces coquets desserts nous ont inondé d’une fiévreuse pâmoison. Je vous les recommande chaudement !