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Déclic délices
30 mai 2014

Poudre d’étoiles et points de suspension

Par ici, des volcans tout rond que l’on aime dévaler en courant, des corps d'albâtre qui se débattent souvent sur le gazon, des horizons infinis que l’on contemple en rêvant d’océan. Mais aussi de subtiles adresses que l’on se refile sous le manteau en salivant… Bienvenue dans le Puy-de-Dôme ! Voici trois établissements testés lors de gracieux coups de fourchettes. Suivez-moi pour un road-trip des plus chics, vous allez avoir le déclic !

Le Calliope au 6, rue de la Poste à Pont-du-Château
Nous voilà à Pont-du-Château, une vraie surprise. Je n’y connais aucun restaurant mais sais qu’il y existe de bonnes tables où croiser le fer de ses couverts.

Premier bon point avec le service attentionné de Madame qui sait jouer la proximité sans verser dans la familiarité. Les conseils sont avisés, tant pour le vin que pour les mets, le ton plaisant.

Chapeau bas pour le foie gras, double tranche, tarte fine de tomates, caramel d’orange et pomodori. La consistance du produit – snacké mais onctueux à l’intérieur – et son association avec les notes acidulées de la tomate et de l’agrume en font un souvenir mémorable. Cette entrée a du chien et donne envie d’en savoir plus…

Enthousiasme pour le choix des produits travaillés : Saint-Jacques, crabe, bar… Mon cœur flanche pour un savoureux turbot accompagné d’artichauts en texture, rutabaga, huile de vanille et coulis de cresson suivi de ris de veau au sautoir flanqués d’une purée de cocos, jus de viande et ail de Billom.

Compliments pour l’union du noble et du rustique. Voici de belles réussites.

Ovation pour l’opulence des assiettes. On ne fait pas ici dans la demi-mesure. Même les nourritures d’exception sont servies à profusion : de belles tranches de foie gras, des ris de veau à gogo… La générosité chantée par Brassens prend ici tout son sens.

Quelques détails à revoir toutefois. Sans être kitch, la décoration de la salle est franchement désuète. Un petit rafraîchissement serait le bienvenu. Autre bémol avec les amuses-bouches. Les toasts au foie gras sont ni bons, ni audacieux. Peut-être était-ce une mousse. La crème brûlée au foie gras est, quant à elle, trop sucrée et l’alcool à brûler laisse flotter sur les papilles un goût désagréable. En fin de repas, l’absence de fromage rime avec dommage (bon, d’accord, nous n’avions déjà plus faim à ce moment-là mais symboliquement en Auvergne cette impasse agace). Dernière tristesse avec le dessert, un chocolat grand cru, retour de la coque au spéculoos, arrosée de chocolat brûlant. Vous, grand chef, n’êtes pas pâtissier, nous le savons, mais il est regrettable de terminer un repas avec un plat largement en deçà du reste du repas. Malgré ces broutilles, nous quittons le Calliope avec d’excellents souvenirs et l’envie d’y revenir. Voilà une adresse qui a du peps !

foie gras calliope

Crabe calliope

Bar snacké, crème de safran, coriandre et embeurrée aux olives noires Calliope

Hôtel Radio au 43, avenue Pierre et Marie Curie à Chamalières
Notre itinéraire gourmand se poursuit dans une institution. C’est le cœur battant que l’on franchit le seuil en pensant : « enfin, j’y suis ». On en a tant rêvé… La ronde printanière des anniversaires est l’occasion parfaite pour découvrir enfin cette prestigieuse adresse.

Silence religieux pour le plateau de mises en bouche, une malicieuse interprétation des délices nippons composée, entre autres, d’une tuile de parmesan au poisson cru, de makis revus et corrigés, d’une émulsion de wasabi. C’est fin,  original et prometteur !

Applaudissements pour la présentation très graphique des assiettes : des couleurs chatoyantes, d’astucieuses symétries, de belles géométries. La vaisselle noire et blanche fait écho à la décoration. Ce raffinement est à la hauteur de ce temple art déco mâtiné de notes contemporaines. Les pupilles se régalent autant que les papilles.

Coup de cœur pour le carrelet juste nacré accompagné d'une bisque de langoustines safranée, pois blonds de la Planèze arrosés d'une huile de persil, ail doux autrement. Mummm… Quand les casseroles rossignolent, les palais s’affolent ! J’ai rarement dégusté un plat de poisson d’une telle finesse. L’élégance rustique est ici l’oxymore adéquat.

Un grand bravo pour le plateau de fromage 100% auvergnat. Il est pantagruélique. Imaginez une montagne de fromages tous plus alléchants les uns que les autres. On se croirait dans Charlie et la fromagerie (le nouvel opus de Roald Dalle !).

Enfin, cerise sur le gâteau avec le chariot de mignardises : guimauves, macarons, tuiles, pâtes de fruits, financiers… Quel surprenant ravissement ! Gourmands que nous sommes y plongeons avec régal et repartons avec un ballotin chacun. Cette délicate attention permet de faire durer le plaisir. Merci !

Quelques regrets néanmoins. Le premier de nos déplaisirs réside dans la maigreur de certaines assiettes. De toute beauté certes mais « riquiquis » parfois hélas aussi. Autre faiblesse, le service. Il est ici corseté sans être toujours à la hauteur : sauce versée à côté de l’assiette sans excuse, pas de changement de verre lorsque la situation l’impose, oubli du service du pain, petit rire ironique inconvenant… Dernier tourment avec le dessert, un poil décevant. L’association de la betterave rouge de pays avec la framboise et l'amande était pourtant pleine de promesses mais le charme n’opère pas, la cuisine moderne touche ici ses limites. Ce n’est pas gourmand, nous préférerions une vraie pâtisserie. Malgré tout, le Radio mérite bien son succès. Les plats sont savamment concoctés, la vue souvent charmée. Vivement que nous y retournions !

Amuse-bouches au Radio

Foie gras au Radio

Carrelet au Radio

Le Carrousel au 14, rue du Pont de Morge à Maringues
C’est le célèbre guide rouge qui a guidé nos pas vers cet établissement fraîchement étoilé. La façade ne paye pas de mine mais, qu’à cela ne tienne, Bibendum se trompe rarement !

Point d’exclamation pour la décoration. La salle a visiblement était rénovée il y a peu. Certes, la beauté du lieu n’atteint pas celle du Radio mais les tonalités châtain et beige réchauffent l’atmosphère et la simplicité de la mise est agréable. Ce charme discret se prolonge sur une terrasse à visiter lorsque le soleil est de la partie.

Acclamation pour le goût des plats. Tous, sans exception, sont parfaitement maîtrisés : les cuissons, l’assaisonnement et les sauces. Cette cuisine aux accents méditerranéens allie un juste équilibre des saveurs, une présentation soignée et des portions correctes.

Extase gustative avec la raviole de champignons des bois, queues de langoustines justes raidies, brunoise de légumes glacés en vinaigrette au parfum de truffe. Une entrée printanière subtile et délicate. Quel talent !

Coup de chapeau pour les desserts. Il existe dans le département au moins un restaurant qui maîtrise l’art des fins de repas réussies. Et ce n’est pas une mais quatre douceurs qui sont servies sous le nom de « farandole » : une tuile aux fraises et espuma au basilic, un nougat glacé au miel et fruits secs, un sablé citron-framboise et meringue au thym puis un fondant au chocolat crème glacée à la banane. Quel bonheur !

Félicitations à la maîtresse des lieux, à la serveuse et au sommelier. Leur gentillesse n’a d’égal que leur professionnalisme. Le service n’est pas guindé, tous sont aux petits soins et très souriants.

Quelques fausses notes hélas. D’abord, le pain accompagnant les mises en bouche – tapenade et gaspacho – semble industriel. Nous espérons avoir rêvé ! De plus, malgré leur qualité d’exécution, ces entrées en matière ne sont-elles pas un peu simplistes pour un restaurant de ce rang ? Quelques vraies fautes de goût également : des plantes en plastique sur la table et de la vaisselle « Maison du monde » dont les étiquettes n’ont pas été retirées. Circonspection. Enfin, le manque de produits nobles dans le menu le plus onéreux est regrettable. Ces quelques points négatifs n’altèrent toutefois pas le beau souvenir de ce dîner. Ces erreurs seront vite corrigées. Dernière la porte du Carrousel se cache assurément une pépite gastronomique !

Ravioles de champignons des bois au Carrousel

Paleron de boeuf de Salers braisé au Carrousel

La farandole de desserts au Carrousel

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23 mai 2014

Coquettes gariguettes

Voici venus les jours heureux : soleil radieux, ciel lumineux. D’ici peu, l’école buissonnière ouvrira ses portes et fleurira dans l’air comme une invitation à la paresse. Avant cette messe basse pleine d’allégresse, quelques hardiesses prennent place. On troque le noir de nos armoires contre des vestes claires, tops à bretelles, jupes à fleurettes. Les frigidaires aussi prennent l’air. On les remplit au grés de nos envies du fruit de nos cueillettes. La vie est belle dans les dressings et les cuisines ! Pour parfaire cette toile, s’installent dans nos assiettes de jolies tartelettes. Couleur carmin, saveur câlin, penchons-nous aujourd’hui sur la facétieuse, et non moins délicieuse, tarte aux fraises.    

Panier-de-fraises-bio ok

fraise_gariguette ok

Ingrédients pour une tarte (et une tartelette) :
500 g de fraises

La pâte :
- 250 g de farine
- 125 g de beurre
- 70 g de sucre
- 2 jaunes d'œufs
- un peu d'eau

La crème pâtissière :
- 25 cl de lait
- 1 œuf
- 30 g de farine
- 40 g de sucre
- ½ gousse de vanille

Commencez par préparer la pâte :
Au robot, blanchissez les jaunes et le sucre avec un peu d'eau. Puis, ajoutez la farine et le beurre coupé en parcelles.

Sortez la boule du robot et fraisez-la une ou deux fois pour plus d’homogénéité.

Etalez-la puis installez-la dans un plat à tarte préalablement garni de papier sulfurisé.

Recouvrez-la ensuite de papier sulfurisé et de haricots secs (ou de tout autre légumineuse, billes de cuisson…).

Faites-la cuire à blanc pendant 25 min à 180°C (à voir en fonction de votre four mais, attention à ne pas trop la faire cuire, sous peine de la rendre friable).

Pendant, la cuisson, préparez la crème pâtissière :
Mettez le lait à bouillir avec la demi-gousse de vanille fendue en deux.

Dans un saladier, blanchissez l'œuf avec le sucre puis ajoutez la farine.

Versez le lait bouillant sur le mélange en tournant à l’aide d’une cuillère puis remettez l’appareil dans la casserole sur le feu. Laissez-le cuire doucement sans cesser de mélanger. Retirez-le enfin lorsque la consistance est suffisamment crémeuse.  

Terminez par le dressage :
Préparez les fraises en les lavant, les égouttant et les coupant en deux.

Lorsque la pâte est cuite, versez la crème sur le fond et disposez les fraises avec soin. 

Tarte aux fraises 2

Tarte aux fraises

Alors, à l’aise la tarte aux fraises, non ?

16 mai 2014

Londres en tous sens

Le ciel est gris, les gens aigris, je suis pressé, je suis stressé, j'aime plus Paris ! Emportés par cette célèbre ritournelle, nous avons fait le pari d’un paradis loin d’ici. Nos guiboles à notre col, l’Eurostar comme passe-remparts, rendez-vous outre-manche pour une enivrante danse des sens. A Londres, les cultures se croisent, s’entremêlent et donnent naissance à une joyeuse cacophonie culinaire ! Voici des adresses en pagaille pour de sensationnelles ripailles.                 

Wesminster

Brick Lane 

Premier des sens en transe : l’ouïe chez Poppies à Spitalfields. Ici le rock and roll assaisonne un décor vintage pour une plongée dans les fifties. Nous cédons tous les deux à l’appel du fish and chips. Aiglefin pour Prince®, cabillaud pour moi et de grosses et belles frites maison. Le tout copieusement arrosé de vinaigre de malt et de sauce tartare. Le poisson est fondant, sa robe dorée et croustillante. Un vrai shoot calorique mais Oh my God !, que c’est bon ! Naturellement, une bière locale fait couler l'ensemble : Meantime, brassée à Greenwich.

fish and chips chez Poppies

poppies

Deuxième halte non loin de là. Nous sommes désormais dans le quartier indien de Brick Lane. Les Anglais raffolent de nourriture indienne. Tant et si bien que le Poulet tikka masala est une invention anglo-indienne proclamée « véritable plat national ». Aux quatre coins de rue, les serveurs alpaguent ici lourdement le chaland. Nous poussons néanmoins la porte d’Aladin. L’odorat prend vite le pas. Le curcuma, la cardamome et la badiane chatouillent gentiment nos narines. Nous nous régalons d’un lassi de mangue, d’un plateau de hors-d’œuvre, d’un tandoori chicken massala pour l’un, d’un poulet au curry pour l’autre, de nans, riz et légumes au curry. L’accumulation de plats rend la note assez salée mais c’est SUC-CU-LENT !  

Hors-d'oeuvre chez Aladin

Changement d’ambiance, nous glissons vers un îlot de tranquillité à l’orée de Chinatown. La vue est ici flattée par un décor zen et des assiettes soignées. Nous voilà au restaurant thaï @Siam à Soho. Un curry vert de poulet et un curry vert de crevettes agrémentés de riz au jasmin et de riz gluant nous comblent. Le bouillon de curry vert rehaussé de lait de coco est impeccable. Les légumes – aubergines thaï, poivrons, haricots verts – sont croquants, parfaitement saisis. Apaisante parenthèse au milieu de la fièvre londonienne du samedi soir. 

Curry vert

Plus à l’ouest, mes papilles touchent la voûte céleste. C’est ici le goût qui est pleinement honoré grâce à un ravissant Carrot cake de chez Muriel's Kitchen dans le South Kensington. Ce dessert est américain mais il s’agit bien de mon meilleur souvenir culinaire londonien ! La part est gargantuesque, le gâteau fondant, aérien. On dirait un pain d’épice dont chaque bouchée serait une nouvelle surprise. Il y a des carottes bien sûre, mais aussi des noix, de la cannelle, du gingembre… Le glaçage est crémeux, généreux. On enrobe chaque cuillerée avec. Bigre que c’est bon !

Muriel-kitchen

Muriel-kitchen cake

Enfin, le cinquième sens est célébré chez Uxbridge Arms à Notting hill. Nous touchons ici du doigt une image d’Epinal so british ! Nos pieds s’enfoncent dans une douillette moquette, l’envie de caresser les boiseries de ce coquet pub anglais nous démange. Cadre feutré en rouge et vert pour une ambiance à la fois chic et cocooning. Jolis breuvages pour tous les âges : bières, vins, cocktails se dressent sur la carte des réjouissances. Après cela, allons-nous faire un brin de shopping ou un golf darling ?!

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Ce week-end censé nous revigorer a eu son effet. Nous voici tout frais, prêts à affronter vents et marais !

Dans vos tablettes :

- Poppies : 6-8 Hanbury Street, London E1 6QR
- Aladin : 132 Brick Lane, London E1 6RU
- @Siam : 48 Frith Steet, Soho, London W1D 4SF
- Muriel’s Kitchen 1-3 Pelham Street, South Kensington, London SW7 2ND
- Uxbridge Arms : 13 Uxbridge Street, London W8 7TQ

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  • Nourritures terrestres et célestes se côtoient sous ma plume tonka. Dans ma marmite 2.0, un bouillon de culture mariant papotages, picotages, des livres et délices à savourer jusqu’à plus faim et/ou jusqu’au mot FIN.
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