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Déclic délices
28 mai 2013

Chronique armorique

Bravant la forêt de Brocéliande, domptant la houle bretonne, Prince® et moi sommes partis à la conquête de l’ouest. Mine de Bécassine (hermine sur l’échine en prime), nos babines furent les héroïnes de cette jolie comptine. En chemin, nous avons croisé des galettes comme s’il en pleuvait,  des omelettes à 39 euros (la Mère Poulard est une poule aux œufs d’or), des homards en habit de sirène… Chronique d’un périple à croquer.

 Ile de Batz Huîtres à Cancale 1 Mont-saint-Michel

Il faudrait plus d’une ligne pour écrire la pêche. La mèr(e) nourricière offre aux gourmands de savoureux moments. Merci aux cueilleurs de fruits océaniques, applaudissements aux chasseurs de poissons-volants, respect aux magiciens qui du bout de leur baguette transforment  cette population marine en plats alléchants. Chapeau à tous ! Notre échappée nord-bretonne fut ponctuée de passionnants plats de poisson :
- Carrelet citronné et petits légumes comme une ratatouille ; Fish and chips chez Janie à Roscoff (impeccables),
- Foie gras de lotte (une entrée très originale) ; Filet de Saint-Pierre aux asperges vertes sauce maltaise à l’orange sanguine à  La Bouche en folie à Saint-Malo (quel beau resto !),
- Moules-Frites au Roof à Trégastel (frites maison juste parfaites),
- Choucroute de la mer à La Bonne étoile à Roscoff (le coup de cœur du périple) : effilochée de chou vert délicatement parfumé au vin blanc, poissons parfaitement cuits et parfumés, moules, crevettes… Une grande émotion gustative !
- Huîtres de Cancale n°0 et sauvages dégustées sur le port. On choisit ses proies et se les envoie direct dans l’estomac. Une expérience à vivre autant pour les huîtres elles-mêmes que pour le mode de dégustation : collectif, éclectique, extatique !

Carrelet Chez Janie 1 Foie gras de lotte 1 Moules-frites du Roof

Hormis cette libre interprétation du Carpe diem (mange la carpe à la carte avant qu’il ne soit trop tard), le cochon a satisfait nos petits bidons gloutons. Prince® a opté pour cette fameuse saucisse bretonne qui nous faisait de l’œil depuis notre entrée en terre Armor. Servie avec les frites du Roof, kitchissime resto trégastin, elle fut le festin d’un Prince® gourmet. Hélas, nous n’avons pas goûté la galette à la saucisse, spécialité locale. La prochaine fois peut-être… Mon chevalier s’est également délecté d’une côte qui, accompagnée de son écrasé de pommes de terre et de sa sauce moutarde, a eu grande cote. La Bonne étoile (Roscoff) a décidément, ce soir-là, fait briller de belles étoiles dans nos yeux amoureux ! Et comme dans le cochon tout est bon (sans transition), l’andouille de Guéméné m’a par deux fois rassasiée (en croustillant et en galette). Hummm… la cochonnaille, quelle ripaille !

Croustillant d'andouille de guéméné Saucisse bretonne du Roof

Bien sûr, impossible de pénétrer les terres bretonnes sans savourer crêpes et galettes. Soucieux d’honorer les autochtones, nous avons dû céder et nos babines pourlécher.  La Cassonade, institution du genre en l’île de Batz, nous en a offert de bels exemples : une pâte aérée, moelleuse et croustillante à la fois… Un régal à nul autre pareil !

 Galette de La Cassonade Crêpe de La Cassonade

Ses cieux capricieux confèrent à la Bretagne un caractère de fer mais elle sait aussi se montrer douce, subtile et tendre comme en témoignent les desserts et autres plaisirs sucrés qui pullulent sur ses terres. Ainsi, nous avons  avalé quantité de kouign amann : le matin, au goûter, en dessert. En breton, kouign signifie « gâteau » et amann « beurre ». Il est fabriqué à partir d’une pâte à pain, recouverte d'un mélange de beurre et de sucre repliée à la manière d'un feuilletage. L’équilibre n’est pas facile, il doit être sucré mais pas trop, ne doit pas coller aux dents, être croustillant, léger, doré… Le far breton a également subi l’assaut de nos dents aiguisées. Là encore l’équilibre est délicat : attention aux pâtes élastiques ! Aux rayons des impérissables émotions, le moelleux au chocolat de Yann Le Boulch dégusté sur la plage de granite rose de Trégastel (en face du château de Costaéres). Le cadre fut un écrin de charme à ce gâteau tout simple mais succulent : justement cuit, sucré, fondant et fort en chocolat. Côté découverte, le tiramisu aux pommes et au chouchen de La Bonne étoile (resto trois étoiles dans mon cœur). La douceur de la mascarpone, le sucre du fruit, le peps de la liqueur : un trio gagnant.

Kouign Aman du Roof Tiramisu La bonne etoile Marché de Dinard 

Pour arroser ces plats d’exception, un petit crachin breton ? Non, non, non, quelques bons litrons. Evidemment, nos poissons ont aimé surnager dans de bons petits blancs. Nous ramenons le souvenir d’un joli Pouilly fumé, comme une évidence, mais aussi celui d’une découverte : Domaine des Aubuisières, Cuvée des Perruches, Vouvray. Un superbe équilibre, une bouche en folie à Saint-Malo. Nous avons aussi fait honneur à l’âme bretonne. La Bretagne nord regorge de belles bières locales : Rosko, Britt, Lancelot… Bien entendu, nous avons également bu de bons cidres.

  Britt  Bière lancelot  Cidre bouché de Bretagne  Bolée de Paimpol

Bref, Prince® et moi n’avons pas vu de bigouden scandant en cœur « pirates » pour vanter quelques plats surgelés ou autres hérésies marketing comme doigts d’honneur, horreur et malheur au cœur de la gastronomie bretonne. Les bretons ont d’excellents produits à disposition, ils savent ce qui est bon et sont de vrais marmitons. Ils connaissent la manière de mettre ce riche terroir en valeur et pratiquent des prix plutôt doux alors nous ne pouvons que les encourager, les acclamer et retourner ce beau pays visiter.

Mouette sur la quai de Roskoff

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14 mai 2013

Voyage de noces en terre indienne II

Temples fastueux, éléphants, palais de maharadjahs, saris multicolores, Taj Mahal… Vous l’aurez compris, notre voyage en terre inconnue se poursuit derrière les fourneaux indiens. Bienvenue dans le monde pimpant de bollywood kitchen !

La subtilité des mélanges de légumes et d’épices, la délicatesse qui en émane et la richesse de ses saveurs font de la cuisine indienne l’une des plus prisées du monde. D’ailleurs qui n’a jamais dîné dans un resto indien ou ne s’est pas essayé à cuisiner un curry ? Pourtant, hormis samossas, poulet tandooris ou mixed grill, pensez-vous pouvoir citer plus de cinq plats indiens ?

Epices  taj-mahal  Sari

En plus d’être limitée, notre vision du patrimoine culinaire indien est erronée. Ainsi, si j’évoque le pain indien, à coup sûr, vous pensez naans nature ou naans au fromage ! En réalité, il s'avère multiple et les naans au fromage (ou plus précisément à La vache qui rit) sont même une pure invention française… D’autre part, que pensez-vous des desserts indiens ? Au resto, nous sommes habitués à devoir commander une glace ou une salade de fruits frais. Peut-être que les Indiens ne sont pas adeptes des douceurs sucrées…  

Grâce aux conseils avisés de Sanjee, adorable initiatrice à la cuisine indienne, me voilà désormais apte à lever ces préjugés et à vous révéler l’art du chapati, l’équivalent de notre baguette nationale, et celui des halwas aux amandes, une douceur qui se déguste en fin de repas ou quand bon vous semblera !

 Mains indiennes  Sanjee

CHAPATIS AU CUMIN

Ingrédients pour 8 galettes : 
300 g de farine de blé (T110)
½ cuillère à café de sel
1 cuillère à café de cumin en grain
15 à 20 cl d’eau tiède
beurre fondu ou ghee (beurre clarifié)

Préparation

Dans un bol, délayez le sel avec l’eau tiède.

Tamisez la farine dans un saladier et mélangez-la avec l’huile d’olive.
Mouillez la pâte avec l’eau salée petit à petit.
Travaillez la pâte environ 10 minutes, jusqu’à ce qu’elle soit ferme (comme une pâte brisée) et encore un peu humide, puis couvrez le saladier avec un linge mouillé et laissez reposer.

Après une heure, divisez la pâte en huit petites boules.

Etalez-les en cercles d’environ 2 millimètres d’épaisseur et 20 cm de diamètre.

Faites chauffer une poêle à crêpe et déposez-y la première galette. Laissez cuire 5 min à feu moyen. Si des bulles se forment, aplatissez-les délicatement à la fourchette. Retournez la galette et faites-la dorer 5 min de l’autre côté. Pour finir, badigeonnez-la de beurre fondu.

Au fur et à mesure, superposez les huit chapatis dans une assiette recouverte d’aluminium et placée dans un four à 40/50° pour les maintenir au chaud.

Si vous décidez de les conserver plus longtemps, enveloppez-les dans un torchon humide pour qu’ils ne sèchent pas et réchauffez-les au four au moment de servir.

chapathi 2  chapathi  chapatis

HALWAS AUX AMANDES

Ingrédients pour 4 personnes :
100 g de semoule fine
1/4 de litre d'eau
50 g de sucre
3 cuillères à café d'amandes effilées concassées et/ou noix de coco râpée sèche
30 g de beurre ou ghee (beurre clarifié)
½ cuillère à café de cardamome en poudre 

Préparation :
Faites dorer la semoule dans une poêle à feu doux pendant une dizaine de minutes.
Ajoutez le beurre dans la poêle, laissez dorer 5 min.
Versez l'eau tout en remuant puis laissez cuire encore 5 min.
Ajoutez le sucre et la cardamome. Remuez jusqu'à ce que la semoule soit gonflée et qu’elle se détache de la poêle.

Laissez tiédir la semoule puis formez des boules de la taille d'une noix et enrobez-les d'amandes concassées (ou de noix de coco râpée si vous aimez ça).

Simples et rapides, ces petits gâteaux de semoule peuvent être dégustés avec un thé tchai… 

épices  halwas  thé indien

J’espère que ces quelques recettes indiennes vous auront donné envie de passer le cap. Un mariage, c’est bien. Mais un voyage de noces en terre indienne entre copines, c’est quand même la vraie bonne raison de se marier, non ?

6 mai 2013

Voyage de noces en terre indienne I

Un réveil aux aurores, quelques kilomètres dans les chaussettes, un soutien indéfectible, une retouche de maquillage, un laçage de corset, des "tu es superbe, on dirait Natalie Portman", des ballons, un discours… Pas facile d’être témoin !

Et pourtant, cette fois-ci, j’ai également pris en main le voyage de noces. Une lune de miel sans marié, entre copines, en forme d’enterrement de vie de jeune fille. Au programme de cette journée : une marathon cosmopolite avec escale sur chaque continent. Un tour du monde le temps d’un tour de cadran. Détonnant !

 valise       Tour-du-monde

Comme cette expérience touchait chaque sens, en un sens, il me paraissait sensé de partager cette expérience unique des sens (à sens unique ?). Bref, voici une petite chronique gastronomique de la première étape de notre périple : un cours de cuisine indienne. Ou comment débuter une journée melting pot par une séance de popote entre potes.

Cours bollywood kitchen      Cuisine Sanjee

Sanjee, jolie prof de cuisine indienne, nous a accueillies dans un ravissant appartement du 4e arrondissement. Avenante, cultivée, pétillante, elle a su rendre ce moment particulièrement dépaysant. Voici son blog : http://www.bollywoodkitchen.com/. Au menu de cette virée épicée : palak paneer (curry d’épinards) avec fabrication de fromage frais indien (paneer) puis chapatis au cumin (galettes à la farine complète) et enfin halwa aux amandes en guise de dessert. Tout est très simple et facile à refaire chez soi, ne soyez pas effrayés par ces noms étranges…

Cours      Sanjee

PALAK PANEER – Curry d'épinards et fromage frais indien

Recette du Paneer :

Le paneer est un fromage traditionnel indien dont la texture ressemble à celle du tofu et le goût est proche de la mozzarella. Il est très souvent utilisé comme source de protéine dans les plats végétariens. On le trouve aussi dans les plats chauds, les salades, les pizza, les brochettes...

Très simple à réaliser, voici la recette de Sanjee :

Ingrédients :
1 litre de lait entier
3 cuillères à soupe de vinaigre blanc
+ 1 mousseline de coton (ou un torchon assez fin)

Préparation :
Faites bouillir votre lait et surveillez-le. Une fois bouilli, ajoutez le vinaigre, éteignez le feu et laissez le lait cailler 10 min.

Au dessus de l’évier, passez le fromage frais dans un linge (mousseline ou torchon).

Gardez l’eau (pour pouvoir conserver le fromage ensuite) et serrez le linge pour égoutter le fromage au maximum.

Laissez le paneer dans le torchon en lui donnant la forme d’un gros galet et poser un poids dessus. Laissez reposer dans le torchon, sous le poids, pendant 30 min.

Sortez-le enfin du torchon et placez-le au frais dans un film alimentaire pendant encore 30 min.

Découpez-le en morceaux d’environ 2 cm.

Il se conserve au frais une semaine dans l’eau préalablement réservée. Vous pouvez aussi le congeler.

     Paneer       Palak panner

Recette du Palak (curry d’épinards crémeux) :

Ingrédients :
600 g de jeunes pouces d’épinards
1 oignon jaune
2 gousses d’ail
1 petit morceau de gingembre frais
3 tomates bien mures ou une boîte de tomates pelées en fonction de la saison
1 petit piment vert ou 1 pincée de piment fort en poudre
Epices : 2 cc de garam massala, 1/2 cc de curcuma, 1cc de cumin en poudre, 1 cc de coriandre en poudre
1 yaourt nature brassé
Sel, poivre, huile

Préparation :
Faites dorer 10 min les oignons émincées dans un peu d’huile végétale, ajouter l’ail pressé, le gingembre râpé ainsi que toutes les épices et 10 cl d’eau.

Mélangez bien et, une fois l’eau évaporée, ajoutez les tomates hachées.

Laissez cuire à feu doux à découvert environ 15 min.

Ajoutez à cette compotée, les pousses d’épinards crus, laissez « tomber » les épinards pendant 10 min puis mijoter environ 10 min.

Pendant ce temps, faites dorer les cubes de paneer sur chaque face, dans une poêle avec une noix de beurre (ou de ghee).

Parsemez le palak des cubes de paneer et servez immédiatement votre palak paneer !

palak paneer       repas

Je vous conseille vivement d’essayer de cuisiner ce plat végétarien car faire son fromage soi-même est une expérience épatante et cette recette demeure une façon inédite de déguster des épinards ! Promis, la prochaine fois, je vous révèle les secrets des chapatis au cumin, avec lesquels le palak paneer se déguste, et les coulisses des halwas, un dessert traditionnel indien.

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Déclic délices
  • Nourritures terrestres et célestes se côtoient sous ma plume tonka. Dans ma marmite 2.0, un bouillon de culture mariant papotages, picotages, des livres et délices à savourer jusqu’à plus faim et/ou jusqu’au mot FIN.
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