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Déclic délices
28 février 2013

Couscous party !

Le couscous se caractérise par l’équilibre délicat des viandes, des légumes et de la semoule qui le composent. Ce plat complet, qui figure parmi les plats préférés des Français, est un véritable emblème de générosité. Ses graines couleur soleil symbolisent l'hospitalité des pays dont il provient. Et ce soir, c’est une double ration qui nous a sustenté !

Nous avons d’abord dégusté une part de Couscous aux lardons servie au théâtre Montorgueil niché en plein cœur du Sentier. L’intrigue, menée à un rythme d’enfer, se noue autour du thème de la mixité. Marie-Sophie et Rachid s’aiment et décident de se marier. Les deux cultures, le quotidien, les rapports familiaux – et plus particulièrement les relations avec les belles-mères détentrices des traditions séculaires – sont prétextes à rire.

Marie-Sophie plante un géranium dans le couscoussier offert par belle-maman, Rachid veut sabrer le champagne en direction de La Mecque, Marie-Sophie rêve d’un mariage gastronomique quand Rachid voudrait faire servir un couscous à toute l’assemblée… Une succession de gags et de quiproquos à la sauce piquante, saupoudrés de la dérision et du talent des deux comédiens, rendent ce couscous succulent.

Affiche couscous aux lardons     Couscous aux lardons

Après ce divertissement qui a régalé nos zygomatiques, rien de tel qu’un couscous sans lardon pour satisfaire nos papilles. Direction fissa le Café Zerda à quelques pas de là (au 15, rue René Boulanger dans le 10e ). Le décor traditionnel est plutôt réussi ; subsistent quelques détails kitchs qui rendent le lieu authentique, loin des décors aseptisés à la mode. La carte propose un large choix de tajines, de couscous et une jolie sélection de vins.

Suite à moult hésitations, j’ai opté pour un couscous Zerda (boulette, brochette, merguez, agneau), Prince® a choisi un couscous royal et nos amis un tajine de poulet au citron. Verdict : les portions sont généreuses, la semoule aérienne, les légumes parfumés, les raisins divins et les viandes, grillées et tendres, tout bonnement à tomber à la renverse… Bref, il s’agit du meilleur couscous que je n’ai jamais goûté. Même les couscous dégustés au Maghreb se placent loin derrière celui-ci ! 

Café Zerba intérieur     Couscous zerda

Malgré une addition un chouïa élevée, ce petit programme « spécial couscous » a donc été une vraie nouba pour l’applaudimètre et le papillomètre. Deux couscous une nuit à Paris, voici un pari réussi !

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15 février 2013

Brooklyn follies

Après avoir ingurgité deux insipides souplettes de lettres, je ne voulais plus me tromper. Un jus tonique et gouleyant était fermement attendu. Et je n’ai pas été déçue en choisissant Brooklyn follies de Paul Auster. Ce roman d’excellente facture m’a littéralement « enlivrée ». Il s’agit d’un cru racé et soyeux. Comme un breuvage exquis, on aime à en savourer et en décomposer chaque note, gorgée après gorgée on le goûte lentement, il est long en bouche, on s’en souvient immuablement après la dégustation…

Je connais peu la littérature américaine contemporaine. Toutefois, je garde un souvenir ému des quelques romans : Dalva de Jim Harison, Into the Wild de Jon Krakauer, La Route de Cormac MacCarthy. L’immensité et la splendeur des paysages font écho à l’âme des personnages. La correspondance de ces dimensions est saisissante. J’avais brièvement fait connaissance avec l’écriture de Paul Auster, il y a quelques années, grâce au Noël d'Auggie Wren, une nouvelle adaptée pour le jeune public par l’illustrateur français Jean Claverie. Paul Auster ne décrit pas les vastitudes américaines, ses décors sont urbains et humains. 

    Brooklyn follies visuel de couverture         Paul Auster

Brooklyn follies narre les tribulation de Nathan Glass, un jeune retraité venu s’installer à Brooklyn pour couler des jours tranquilles. Son divorce, son cancer et les trente ans qu’il a passé au sein d’une compagnie d'assurances sont désormais derrière lui. Il décide de consigner dans un livre ses souvenirs, ses pensées, ses grandes et petites histoires mais aussi celles des gens qu'il a croisés, rencontrés ou aimés. Un matin de printemps, Nathan retrouve son neveu Tom dans une librairie. Perdu de vue depuis de longues années, ce garçon reprend très vite la place qui fut la sienne dans le cœur et dans la vie de son oncle. Et c'est ensemble qu'ils vont dorénavant partager leurs émotions, leurs faiblesses, leurs utopies, mais aussi et surtout, le rêve d'une vie meilleure.

Le style est brut voire sec. Dépourvu d’ornement, le vocabulaire et les phrases toujours simples, précis, laconiques. Pas de description physique des personnages ou de peinture des paysages. Auster s’intéresse à l’âme humaine qu’il dépeint en situation. Ainsi se dessine une galerie de personnages à travers des attitudes, des inspirations, des mots et des maux. Car s’ils sont invariablement optimistes, chaque être est ici blessé et en quête d’autre chose, un destin qui transcenderait le quotidien dans lequel il évolue. Nathan cherche à reconstruire une vie paisible, Tom à trouver sa voie professionnelle et amoureuse. Emane d’eux un optimisme, une profondeur et une force qui nous enthousiasme, nous porte et nous lie intimement à leurs destins.

Brooklyn         brooklyn-folies

L’une des intrigues qui mobilise nos protagonistes est la recherche de la mère absente de Lucy, la nièce de Tom. En fuite, Aurora a envoyée Lucy se réfugier à Brooklyn. Malgré son mutisme inquiétant, la fillette soude encore davantage l’amitié de l’oncle et du neveu. Ce personnage nous ramène continuellement à l’abîme laissé par une mère, une sœur, une nièce. Quoi qu’il arrive, l’ombre plane… S’il trouve une dénouement heureux, ce file rouge pose en filigrane la question des sectes et plus largement des dérives de la religion. L’aventure d’Aurora fait écho à l’aurore de l’islamisme. Le prénom n’a certainement été choisi au hasard. A la veille du 11 septembre, annoncé dans les dernières pages du roman, ce leitmotiv paraît a posteriori annonciateur voire prélude aux cauchemars de l’Amérique contemporaine. Toute-puissante hier, touchée de plein fouet par la simple « grâce » de Dieu aujourd’hui.  

La physionomie simpliste de l’écriture d’Auster est en fait le vecteur de messages à différents degrés oscillant entre optimisme et profond désarroi. Les situations et les actes les plus anodins finissent par s’emboîter et le schéma narratif par trouver un sens général. L’art de rationaliser les événements et de nous renforcer dans l’idée que les faits du hasard ne sont jamais vains est parfaitement maîtrisé. Remis en perspective, ces épisodes dressent une chronique des temps modernes dont la fluidité est surprenante. Le microcosme initialement brossé rencontre in fine le macrocosme d’une monde global dont l’avenir est incertain.

Bravo Monsieur Auster, grâce à vous, j’ai retrouvé L’IVREsse !

7 février 2013

Inédite et exotique, une expérience unique !

Quand, pour mon anniversaire, mon père m’a offert des soins dans un institut ayurvédique, j’ai d’abord pensé « tiens, maître Yoga a encore agit ». Fortement inspiré par le yoga qu’il pratique et enseigne, mon papa frôle parfois la monomanie. Cet univers me plaît autant qu’il m’intrigue mais je me méfie du charlatanisme et du sectarisme. D’abord un peu déboussolée – il me semblait que j’avais bien besoin d’autres choses en ces temps de vache-maigre – j’ai ensuite pensé qu’une partie de papouillage-dorlotage pourrait quand même être sympa.

Au cœur du XVe, un quartier où se côtoient de beaux logements en brique, des commerces exotiques et l’imprimerie nationale, se trouve le centre Tapovan. Cet endroit se définit comme un point de rencontre, un lieu d'échange authentique dans une atmosphère paisible, chargée d'énergie régénérante, un lieu où se mêlent l'Orient et l'Occident. Puisant son inspiration dans l'Ayurvéda, une tradition millénaire de l'Inde, le centre privilégie le développement de chacun vers l'harmonie, la joie d'être, la joie de vivre pour lui permettre de progresser et d'évoluer. Quel programme ! A la fois zen et ambitieux, n’est-ce pas ?! L’espace se compose d’un salon de thé-librairie-boutique simple et convivial, où l’on trouve encens, huiles de massage, épices, etc., et d’un sous-sol où les soins sont prodigués. Le décor y est plutôt spartiate mais le vrai luxe se cache sûrement ailleurs…

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J’ai commencé mon exploration de l’ayurvédisme par un soin appelé SHIRCHAMPI. Il s’agit d’un massage de la tête et du visage aux huiles ayurvédiques. Le descriptif précise : les mouvements du massage ayurvédique suivent des trajets subtils qui nous guident vers un voyage intérieur unique et passionnant. Voyons voir ! On commence ce massage assis puis le termine couché sous les mains habiles d’une masseuse d’origine indienne pour qui les points de contraction du crâne humain n’ont pas de secret. Le massage des oreilles est particulièrement agréable. Pourquoi négligeons-nous tant cette partie du corps si souvent malmenée et à même de capter le pire ? Cette séance de 45 minutes s’est très bien passée, je suis sortie détendue et pleinement consciente de la complexité de l’enveloppe crânienne. Tant de tensions se nichent ici qu’un massage balaye ! L’expérience est positive. Seul hic : j’ai détesté prendre le métro la tête grasse comme une pouilleuse. Je crois vraiment que ce type de massage n’est pas conseillé aux coquettes parisiennes qui doivent fendre la foule pour rentrer chez elles. Superficielle ? Oui, hélas !  

Mon deuxième rendez-vous fut pris pour recevoir unsoin de beauté du visage répondant au doux nom de SAUNDARYA. La masseuse m’a demandé de me coucher sur un tapis de yoga, les jambes légèrement rehaussées par un coussin, puis s’est assise derrière moi. Je l’ai entendue mélanger plusieurs produits qu’elle a ensuite appliqués en couches épaisses sur mon visage : yaourt, farine de pois-chiche et huile essentielle de basilic. Après avoir laissé poser cette mixture quelques minutes, elle l’a délicatement gommé puis rincé. Après ce peeling, elle a déposé de la gaze mouillée sur mon visage ainsi qu’un masque — toujours composé par ses soins — : yaourt, poudre d’amande, poudre de coco, farine de châtaigne, huile essentielle de lavande, pomme et banane. Elle l’a laissé agir très longtemps, un peu trop peut-être, mais il faut reconnaître qu’elle ne chômait pas, préparant pendant ces intermèdes les produits à venir. Elle a ensuite retiré la gaze, rincé et appliqué un tonique. Le soin s’est terminé par un agréable massage du visage, du buste, de la nuque et du haut du dos avec une huile de sésame puis une crème. Finalement, ce soin est très similaire à ceux pratiqués en institut de beauté classique : nettoyage de peau, masque puis massage. Mais les produits sont naturels et les gestes très sûrs !

  Tapovan massage 2  Tapovan massage 1  Tapovan massage 3

Le troisième soin choisi était un UDVARTANA, c’est-à-dire un modelage tonique du corps avec un mélange de farine de pois chiches et d’épices ayurvédiques comme la cannelle, le gingembre ou le curcuma, un excellent antiseptique. Ce soin de trois quarts d’heure nettoie la peau en profondeur, diminue la cellulite, active la circulation sanguine et affine la silhouette, parfait après les fêtes ! Je me suis couchée sur le vendre avant d’être recouverte dudit mélange. Puis la masseuse a commencé à frotter, malaxer, pincer, masser fermement mes pieds, mes mollets, mes cuisses et ainsi de suite en remontant jusqu’à mes cervicales. Après cela, je me suis retournée et elle a massé mon corps de bas en haut en suivant le même circuit, sans oublier les bras, les mains puis le visage. Ce n’est pas toujours agréable. Les pincements dans le dos sont même douloureux. J’ai pensé à Gérard Jugnot dans Les Bronzés puis à cette phrase dans la bouche de ma mère ironique quand, enfant, elle me démêlait les cheveux : « il faut souffrir pour être belle ». Le lendemain, alors que mon dos me faisait un peu mal, j’ai demandé à Prince® si ma peau était plus douce qu’auparavant. Et, à ma grande surprise, il s’est enthousiasmé. Alors peut-être que ce jeu (sadique) en valait finalement la chandelle…

Au terme de ces trois expériences, le soin de beauté du visage (Saundarya) est celui qui m’a le plus séduite. Le moment est magique et vaut de loin tout ce que j’ai vécu en instituts classiques où les esthéticiennes font souvent du travail à la chaîne et aucune « petite cuisine » comme ici. Les gestes sont appliqués, vraiment déstressants et la peau sublimée. Shirchampi, le massage du crâne, est une expérience intéressante mais il faut prévoir un bonnet en sortant ! En revanche, Udvartana, le dernier soin reçu, m’a laissée perplexe. Je trouve ce massage trop tonique voire incommodant et la peau n’est pas aussi nette qu’après un bon hammam. L’expérience spirituelle se niche, quant à elle, dans la détente qui découle des massages bien qu’elle ne me semble pas aussi profonde que lors d’une séance de yoga. Je projette de retourner chez Tapovan pour recevoir un grand massage du dos. Soin pour lequel j’aurais dû opter au lieu du gommage à la farine de pois chiche. Car, s’il faut souffrir pour être belle, chez Tapovan, il faut être bête pour souffrir ! 

2 février 2013

Déclic Dalí !

Du 21 novembre 2012 au 25 mars 2013, le Centre Pompidou rend hommage à Salvador Dalí, l'une des figures marquantes de l'art du XXe siècle. 

DITHYRAMBIQUE était la critique. Nous avons donc eu envie de prendre nous même la mesure du talent du maître et des scénographes qui le mettent en scène à travers une rétrospective inédite.

Expo Dali à Beauboug       Expo Dali

DENSE. Près de 230 œuvres sont ici présentées : peintures, dessins, sculptures... Parmi les peintures, plus ou moins connues, on retrouve les chefs-d’œuvre provenant du musée d’art moderne et contemporain de Madrid, le Reina Sofia, du musée Dalí de Floride mais aussi le tableau emblématique que tout bon livre d’histoire reproduit, Les Montres molles, tout droit débarqué du MOMA de New-York. Quel artiste prolifique !

DEDALE avec un D comme dommage. On rentre d’abord dans une sphère blanche, comme dans un œuf. Puis, l’on se perd un peu dans la chronologie et les thèmes abordés. On revient hélas trop souvent sur ses pas, par peur d’avoir manqué quelque chose, et l’on regrette globalement le manque de logique de la traversée.

DECALE, DELIRANT, DEJANTE, l’univers présenté. Outre son travail sur les arts plastiques, Dalí a réalisé de nombreux films, documents sonores, projets de pièces de théâtre, installations, shows télévisés, etc. Il prend souvent la pose, se met en scène et joue les stars décomplexées. Ces supports sont autant de preuves de l’extraordinaire inventivité du maître, de sa folie créatrice et de son extravagance.

Dali- La Madonne de Raphaël  dali-le-spectre-du-sexappeal-1934 

DEBAUCHE, DEBRIDE Dalí l’était. Cette exposition nous permet de toucher du doigt les thèmes fondateurs de son œuvre : le temps, la mémoire, la religion, la vie, la mort et surtout la sexualité. Car Dalí était un grand obsédé sexuel ! Personne ne reste froid face à tant de significations mêlées, de provocation, d’excentricité et d’outrance. L’art devient un vrai sujet de polémique.

DÉLICATE cette façon de cueillir notre curiosité d’un tableau à l’autre. Tantôt dégoûté, fasciné, intrigué voire choqué, Dalí suscite inexorablement une réaction. Ses blasphèmes, les bêtes mortes qu’il peint, la nudité crue qu’il montre nous heurtent. Controversée et populaire à la fois, la grandeur de son œuvre émerge sûrement de cet étonnant paradoxe.

D’OR ET D’ARGENT couvert Dalí a fini. Souvent dénoncé pour son cabotinage, son goût du luxe et son rapport aux médias, Dalí adorait la publicité. Si le chocolat Lanvin lui doit une fière chandelle, il en doit également une au chocolat Lanvin. Car ces réclames qui ont traversé le temps, ont autant fait la promotion du produit que celle de monsieur Dalí. Néanmoins, ce type de démarches commerciales a, pour certains, longtemps fait de l’artiste un imposteur.

Face au succès rencontré par cette exposition (6 000 visiteurs par jour), 24 ans après sa mort, on peut se demander si Dalí n’est définitivement pas entré dans le cœur des français. En tout cas, Plume Tonka a passé un délicieux moment avec vous Monsieur Dalí ! On peut même dire qu’elle a eu le DECLIC DALI!

Salvator Dali

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  • Nourritures terrestres et célestes se côtoient sous ma plume tonka. Dans ma marmite 2.0, un bouillon de culture mariant papotages, picotages, des livres et délices à savourer jusqu’à plus faim et/ou jusqu’au mot FIN.
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