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Déclic délices
28 novembre 2012

Orient express

Etonnant comme certains mots donnent envie de faire ses valises et de fuir la grisaille urbaine pour courir par monts et par vaux, sourire aux lèvres, le cœur haut. L’aventure se cache parfois au détour de quelques lettres. « Orient express » et nous sommes déjà sur les rails. Loin, très loin… 

Du mot au met, il n’y a qu’une tonalité et l’impression est la même quand du bout de la langue une saveur réanime le goût du voyage. C’est en Orient que je vous invite aujourd’hui. En un tour de main, nous voilà de l’autre côté du globe. Ni hao, bienvenue au pays de l’empire céleste ! 

Au menu de ce billet gourmet, un voyage express en trois leçons pour réveiller vos petites soirées et illuminer vos mines fatiguées. Un, deux, trois, voici trois petits plats uniques pour sauter le pas d’une virée exotique. Classique, vitaminé ou illusionniste : à vous de choisir votre portrait chinois. 

 

paysage-chinoisplat chinois  muraille-de-chine

 

1) Vous êtes d’humeur classique

C’est la recette fétiche des traiteurs et restos chinois. En Chine, cette spécialité s’appelle le riz sauté car elle n’est pas spécifique à la région de Canton. Il en existe de nombreuses variantes selon les époques et les lieux. J’ai nommé : le fameux… riz cantonnais. Ma version de ce plat traditionnel présente le double avantage d’être à la fois rapide et savoureuse. Et comme classique rime avec pratique, on dispose couramment des ingrédients directement dans son frigo. Attention, cette recette de riz cantonais est une interprétation libre et personnelle, que les puristes passent leur chemin svp.

Ingrédients (pour 2 généreuses portions) :
- Un verre de riz
- Une poignée de petits pois surgelés
- Deux tranches de jambon blanc
- Un œuf
- Un nuage de lait
- Une échalote
- Fines herbes
- Huile neutre type huile de tournesol
- Sel et poivre

Portez une casserole d’eau salée à ébullition. Une fois l’eau bouillante, plongez-y le riz et les petits pois.

Battez l’œuf et un nuage de lait dans une assiette creuse pour faire une omelette. Salez, poivrez puis placez l’assiette au micro-ondes une à deux minutes en fonction de l’intensité de votre four.

Coupez l’échalote et réservez. Coupez le jambon en petits carrés et réservez également.

Une fois le mélange riz et petits pois cuit, égouttez.

Dans votre casserole encore chaude, faites revenir l’échalote dans un filet d’huile. Lorsque celle-ci commence à dorer, recouvrez des carrés de jambon. Faites dorer l’ensemble. Versez ensuite le riz et les petits pois puis l’omelette en petits bouts.

Mélangez, salez, poivrez et parsemez de fines herbes.

Vous pouvez servir !

Riz cantonais     Riz cantonais gros plan

2) Vous avez besoin d’une escale en pays vitamines

Le « pe-tsaï » ou « chou de Pékin » est plus digeste que le chou vert, pauvre en calories et riche en calcium biodisponible, potassium, phosphore et vitamines A, C et K. Choisissez-le bien ferme et veillez à ce que ses feuilles soient saines, c’est-à-dire sans tâches brunes. On peut le consommer en soupe, salade, raviolis, galette… C’est sauté avec de la viande que je vous propose de le découvrir. Voici une recette pour les dégonflés, ratatinés, exténués, qui ont bien besoin de faire le plein de vitamines.

Ingrédients (pour 3 personnes) :
- Un chou chinois
- Deux escalopes de poulet ou de dinde
- Huile de tournesol
- Curry
- Sel et poivre

Coupez le chou en tronçons.

Faites-le cuire à feu doux dans une sauteuse ou un wok. Ne soyez pas surpris par le volume de chou, il va très vitre fondre.

Au bout de 5 minutes, recouvrez le chou d’un filet d’huile et mélangez.

Coupez les escalopes en fines lanières puis jetez-les sur le chou après une bonne trentaine de minutes.

Saupoudrez de curry, sel, poivre. Cuisez encore une dizaine de minutes.

C’est prêt ! Voici un délicieux petit plat pour les plus raplaplas d’entre nous.

 Chou chinois    Chou chinois au poulet

3)  L'illlusion est votre destination

Le plus connu des ustensiles culinaires asiatiques est sans conteste le wok. Cette poêle conique très large à hauts rebords a envahi nos cuisines occidentales ces dernières années. Il en existe de différentes formes et matières. Ce mode de cuisson a donné son nom aux plats ainsi saisis. Les secrets d’un bon wok sont : une cuisson à feu vif, des aliments finement coupés et un mélange fréquent à la spatule, de sorte à ce que la cuisson soit uniforme. Dites-vous bien, que de toute façon, sur un feu de cuisine traditionnel, vous ne réussirez jamais un vrai wok. Nos flammes ne sont pas assez puissantes. C’est donc plutôt un assemblage d’ingrédients que je vous propose ici de cuisiner qu’un vrai wok. Ce tour de passe-passe est prêt en 20 minutes chrono.  

Un faux-semblant pour 2 personnes :
- 80 g de nouilles chinoises à la farine de blé tendre
- Une poignée de champignons noirs
- Un verre de petits pois surgelés
- Un poivron
- Une escalope de poulet
- Une échalote
- Graines de sésame
- Huile de sésame
- Huile de tournesol
- Deux cuillères à soupe de miel
- Sel-Poivre

Faites cuire les pâtes, les champignons noirs et les petits pois dans une casserole d’eau bouillante pendant une petite dizaine de minutes.

Pendant ce temps-là, coupez le poivron en petits dès, l’escalope et l’échalote.

Egouttez votre mélange nouilles-champignons-petits pois.

Dans la casserole encore chaude, faites revenir le poivron puis l’échalote ciselée et les graines de sésame dans un mélange huile de tournesol/huile de sésame. A bout de 5 minutes, ajoutez l’escalope de poulet et le miel et laissez cuire jusqu’à ce que l’ensemble soit bien doré.

Versez ensuite les pâtes aux champignons et aux petits pois dans la casserole. Mélangez !

Humm…  la bonne odeur de ce petit plat chinois envahit vos narines en joie ! Bon appétit !

Wok aux nouilles chinoises 2     Wok aux nouilles chinoises

Que vous soyez d’humeur tradi, en mal de vitamines ou magicien dans l’âme, ces petits plats doivent obligatoirement être dégustés avec des baguettes. Forts du confucianisme comme base de leur culture, les chinois considèrent le couteau et la fourchette comme des armes blanches ou tout du moins un symbole de violence. En revanche, les baguettes représentent gentillesse et bienveillance. Par conséquent, des instruments utilisés pour tuer doivent être bannis de la table. De toute façon, les aliments à la base des recettes chinoises sont toujours émincés, vous n’avez donc aucune excuse !

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23 novembre 2012

J'ai un scoop !

Affiche Le Scoop    Equipe pièce le scoop

Eminent reporter de guerre à la retraite, Pierre Merlin-Pontet vit cloîtré dans son appartement bourgeois du VIe arrondissement de Paris. Souhaitant occuper son mari et prouver au public que le pouvoir d’indignation de ce dernier demeure intact, Claire accepte qu’un jeune journaliste vienne l’interviewer dans le cadre d’une émission de télévision intitulée « Les Grands témoins du XXe siècle ». Or, il s’avère que c’est Jean-Claude Dupire, un vieil ennemi de Pierre, qui commande ces entretiens. Quelle motivation réelle guide sa démarche ?

Dans cet imbroglio où tel est pris qui croyait prendre, trois générations et trois styles de journalistes se côtoient. De coups d’éclat en retournements de situation, c’est toute une profession qui se dessine sous les traits de l’arriviste, du jaloux, du glaneur invétéré de scoop, de l’idéaliste… La forme est légère et enlevée, le ton badin, mais sous ses airs de comédie, Scoop pointe du doigt les difficultés d’un métier où la recherche de vérité le dispute souvent à la quête d’exclusivité. Et si la déontologie est brandie en étendard par certains ou piétinée par d’autres, les intérêts personnels entrent inévitablement en jeu.

Les caractères sont brossés avec justesse. Mention spéciale pour Philippe Magnan dont le personnage bourru, railleur et cynique est parfaitement campé. Le décor en triptyque est à la fois élégant et efficace. L’écriture et la mise en scène de Marc Fayet morcellent l’intrigue en courts tableaux qui insufflent un rythme haletant et chevillent le suspense jusqu’au coup de théâtre final. Bref, j’ai un scoop : courez voir Scoop qui se joue en ce moment au théâtre Tristan Bernard à Paris ! Vous passerez une soirée à la fois divertissante et piquante.

Interview de Pierre Merlin-Pontet 2    Interview de Pierre Merlin-Pontet

20 novembre 2012

Les financiers à la noix

C’est la criiiiiiise ! Panique, panique ! C’est la criiiiise ! Voici le discours que l’on nous sert depuis 2009 matin, midi et soir et qui, depuis cet an neuf, nous dessert matin, midi et soir. David nous en informe : « c’est pas la forme » ! Et d’un coup de zappette, Gilles nous le répète : « c’est à cause de la dette ». Plus de perspective, ceux qui se motivent sont à la dérive ; plus de boulot, ceux qui cherchent un credo en ont plein le dos.

Crise de nerf, crise de foie, crise de goutte, crise de tétanie… En un mot, cette crise nous les brise ! Mais qui sont les coupables de ce big bazar de la misère sociale ? Les Amerloques ? Les Chinetoques ? Notre cousine germaine ? Oh Angela, Oh Angela, when will those dark clouds disappear ? Angela, Angela, where will it lead us from here ? A coup sûr, les fautifs sont de vieilles noix, de vrais casse-noix ou des banquiers à noyer !

Ma recette anticrise : cuisiner ces financiers, les fouetter et leurs infliger une digestion lente. Les traders et les boursicoteurs sont peut-être des voleurs mais nous sommes des croqueurs, des mastiqueurs, des dévoreurs. Nous allons mâchouiller du lingot et croquer le nez de ces financiers à la noix. Pour cela, enfilez un tablier, armez-vous de deux saladiers, d’un robot, de moules à financiers et d’un fouet. Nous allons la crise oublier !

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Ingrédients (pour deux plaques de financiers aux noix soit 18 pièces) :
- 50 g d’amandes décortiquées ou de poudre d'amandes
- 50 g de cerneaux de noix
- 100 g de farine
- 200 g de sucre
- 130 g de beurre
- 7 blancs d'œufs
- 1 petite pincée de sel 

Réduisez les noix et les amandes en poudre à l’aide d’un robot.

Par ailleurs, faites fondre le beurre au micro-ondes.

Sur les noix et les amandes, dans votre robot, versez la farine, le sucre et le beurre fondu. Mixez.

Dans un saladier, séparez les blancs des jaunes et montez les blancs en neige avec une pincée de sel.

Mélangez enfin les deux appareils en tentant de ne pas « casser » les blancs. 

Versez dans les moules puis faites cuire au four une vingtaine de minutes à 180°C.

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En dégustant ces biscuits, je suis sûre que rien plus ne vous ennuie. Bon appétit !

17 novembre 2012

Une librairie à croquer !

Depuis que j’ai installé ma vie ici, je ne cesse de me répéter cette phrase de Jules Renard « Ajoutez deux lettres à Paris : c’est le paradis. » Outre ses musées, boutiques, monuments et autres piments urbains, Paris regorge de librairies des plus charmantes. Contrairement à bien d’autres « objets de consommation courante » (j'ose !), le livre français a la chance d’avoir un prix fixe que vous l’achetiez ici ou là. Il ne faut donc pas se priver de dévorer du papier dans des endroits douillets et feutrés. Je n’ai pas encore fait le tour complet des librairies de la capitale, loin s’en faut, mais il me semble que l’on peut les identifier comme suit : les mastodontes, les mythiques, les fourre-tout, les thématiques.

Librairie     Librairie intérieur

En guise d’allégorie de leur tout puissance, deux géants s’affrontent à fleurets mouchetés de part et d’autre de l’avenue des Champs-Elysées, la Fnac et Virgin. On y trouve un fonds copieux ce qui est fort pratique quand on est pressé. En revanche, le conseil est quasi nul donc peu de différences existent entre ces colosses et les librairies digitales dont les portes s’ouvrent d’un clic. Dans cette ville littéraire par essence, il y a aussi des librairies légendaires comme La Hune. Installée à deux pas de l’église Saint-Germain-des-Prés, ce lieu incontournable fait partie de l'histoire du quartier. Plane ici l’ombre des intellectuels qui y avaient leurs habitudes – Sartre, Beauvoir, Camus, Queneau, pour ne citer qu’eux. Il n'est pas rare d’y croiser encore écrivains, comédiens ou artistes connus. A côté de ce type de « monuments littéraires » résiste également une cohorte de librairies généralistes et indépendantes. A deux de pas de chez moi, rue de la Jonquière dans le XVIIe arrondissement, L’Usage du monde propose une sélection de beaux livres, livres de poche, littérature adulte ou jeunesse et quelques essais. L’espace intime est propice aux découvertes et aux divagations oniriques… Les libraires sont attentifs et épris de belles lettres.

L'usage du monde

Enfin, nombre de libraires ont eu l’idée de se spécialiser afin de sauver leur peau. S’adresser aux professionnels et aux passionnés semble une excellente réponse à la concurrence du web et un remède à la crise dont le livre est le book émissaire. Le Genre urbain à Belleville se développe autour du thème de la ville : urbanisme, architecture, sociologie, histoire, géographie, développement durable... Une sélection propre à informer le lecteur sur les « évolutions urbaines contemporaines ». Un endroit sympathique où l’on se sent bien. La librairie du Centre Pompidou est absolument bondée mais propose tant de références intéressantes en matière d’art contemporain qu’il serait dommage de s’en passer. Je ne les ai pas toutes parcourues mais visiblement il en existe aussi pour les fashions victims (Librairie de la Mode dans le Ier), les cinéphiles (Ciné Reflet, VIe), les musiciens (Librairie Parallèles, Ier), les amoureux de la grande bleue (Librairie de la mer,XVe), les semelles de vent (Librairie Voyageurs du monde dans le IIe)… Et s’il y en a pour tous les goûts, il y en a forcément aussi pour les gastronomes que nous sommes ! Allons faire un petit tour du côté de la librairie gourmande, 92-96 rue de Montmartre, dans le IIe arrondissement.

 Librairie gourmande     Librairie gourmande logo

L’entrée ne paye pas de mine. De prime abord, les libraires sont un tantinet distantes et bavardent entre elles sans retenue. Mais leurs conseils s’avèrent finalement pertinents et efficaces. Quant à l’espace, je m’attendais à un gracieux écrin où auraient été regroupés des ouvrages triés sur le volet. Que nenni, la vocation de ce lieu est plutôt d’être exhaustif et finalement ce n’est pas plus mal. Livres rares, anciens ou récents et revues spécialisées sont compilés. Les populaires Marabout ou Hachette pratique côtoient les ambitieux Agnès Vienot et Apicius. La sélection n’est pas sectaire. L’ensemble est classé par rubriques : arts de la table, livres de chefs, cuisine générale, cuisine régionale, cuisine du monde, boulangerie et pâtisserie, œnologie, bières, vins et cocktails...  Des cupcakes à la cuisine moléculaire, en passant par la gastronomie scandinave ou végétarienne, on trouve ici tout ce que l’on cherche et bien plus encore. Car contrairement aux librairies numériques, la vocation d’une librairie telle que celle-ci est de nous faire découvrir de nouvelles choses et d’ouvrir nos perspectives gourmandes.

J’ai pour ma part craqué pour Le vrai goût du Japon de Emmanuelle Jary et Jean-François Mallet aux éditions Aubanel. Cette traversée du Japon est un régal pour les yeux tant les photos sont belles : portraits in situ de spécialistes ou de grands chefs, gros plans sur d’alléchantes nourritures, scènes de rituels autour de la prise des repas… Nous suivons les découvertes de nos auteurs-voyageurs pas à pas de Kobe à Tokyo en passant par Kyoto ou Kanazawa dans les Alpes japonaises. Le texte alterne intelligemment récit de cette exotique immersion et recettes. Et c’est toute la culture nippone qui est décrite à travers le prisme de l’assiette. Les mets en deviennent l’incarnation charnelle et nous disent beaucoup sur ce peuple aux traditions fascinantes. Car le vrai goût du Japon ce n’est pas seulement celui des sushis et des yakitoris !  

Le vrai goût du Japon

Vous l’aurez donc compris, à la Librairie gourmande les collectionneurs de recettes en prendront plein les mirettes ! Car des livres aux lèvres, il n’y a qu’un pas. Mais mon périple cu-LIT-naire ne s’arrête pas là. Je compte prochainement jeter mon ancre à la Cocotte dans le XIe. En plus de livres, cette autre librairie du goût propose une sélection d’objets pour la cuisine, un salon de thé et des ateliers pratiques. Et si cette balade en vaut le coup, je jetterais bientôt mon encre ici !

13 novembre 2012

Le bon frometon de nos burons

Ahhhh l’Auvergne ! Ses hommes politiques conquérants et accordéonants ; son symbole glamour aux yeux du monde : le pneu ; son rock des plus volcaniques (Clermont fut nommée ville la plus rock de France en 2009) ; son herbe tendre filmée sous toutes les coutures pour vanter les vertus de l’eau que Zizou s’envoyait avant d’aller boxer ; son train à crémaillère capable de défier tous les reliefs ; ses stations de ski abondamment enneigées de novembre à juin. Mais surtout ses fromages goûtus et variés que le monde entier nous envie. Comme le proclamait la pub, « l’Auvergne est un grand plateau de fromages » et ça personne n’oserait le contredire !

Buron de la fumade vieille  Made in france  Plateau de fromages AOP d'Auvergne

L’Auvergne est la seule région de France à produire cinq fromages d’Appellation d’Origine Protégée : le cantal, le saint-nectaire, la fourme d’Ambert, le bleu d’Auvergne et le salers. Cette appellation permet de protéger, de valoriser et de pérenniser des savoir-faire ancestraux. Le plateau de fromages auvergnat s’enrichit aussi des moins connus mais tout aussi succulents gaperon, laguiole, lavort, fourme de Rochefort, fourme de Montbrison, bleu de Laqueuille, brique du Forez, chambérat, carré d’Aurillac, fouchtra,  pavin, grand murol, murolaitDes Monts du Forez au Sancy, des Monts Dore au massif du Cantal, c’est toute la diversité des terroirs qui s’exprime à travers les arômes et les saveurs de ces mets d’exception. Si certains fromages en plastique provoquent des réactions épidermiques, le goût volcanique des fromages d’Auvergne est des plus extatiques ! Même les ricains ne boudent plus nos fromages qui puent : Mac Do en met régulièrement dans ses sandwichs.

Hormis en hamburgers – pas terrible tout de même –, comment déguster le bon frometon de nos régions ? En plateau bien sûr ! Comme le disait Brillat-Savarin : « un repas sans fromage est une belle à qui il manque un œil » (La Physiologie du goût, 1825). Et dire que certains restos français dits « gastros » ne proposent même pas de fromage dans des menus haut de gamme… N’importe quoi ! Dans ma famille, on se damnerait pour un morceau de cantal entre-deux accompagné d’une confiture de fruits rouges sur une tranche de pain frais. Un repas complet puisqu’il y a le laitage, le fruit et la céréale ! Hummm… Je vous conseille vivement cette tartine. Rien que d’y penser, je m’en pourlèche les babines ! Pour accompagner un beau plateau, on peut picorer des fruits secs et picoler cul sec ! Trêve de chauvinisme, exit les vins d’Auvergne, il y a quand même mieux. Préférez un Margaux, un Bergerac, un Buzet ou un Cahors. Le fromage de nos volcans entre aussi dans la composition des meilleures recettes bougnates : l’aligot, la truffade, la raclette auvergnate, la tarte au gaperon, les croquettes de cantal panées…

Saint-nectaire 2  Saint-nectaires en cave  Saint-nectaire

Native du Puy-de-Dôme, mon fromage préféré est sans conteste le saint-nectaire (saint-nec pour les intimes). Premier fromage d'Auvergne à avoir bénéficié en 1955 d'une AOC, le saint-nectaire gagna ses lettres de noblesse au XVIIe siècle, époque à laquelle il fut introduit à la cour du Roi Soleil par le Maréchal de France Henri de Sennecterre, d’où son petit sobriquet « fromage du roi ». Fabriqué au lait cru, il est produit au cœur du Massif du Sancy et jusque dans le Cantal. C'est une fromage à pâte pressée non cuite et à croûte fleurie. Le velours qui recouvre sa pâte onctueuse est cendré, jaune ou orangé. Sa saveur particulière, dont le bon goût de noisette est caractéristique, lui vient de la qualité et de la variété d’herbes dont les vaches se nourrissent. On le choisit fermier – reconnaissable grâce à son tampon ovale de couleur verte – car il est encore meilleur !

Ce samedi, de retour du pays et le frigo généreusement garni, une forte envie de parfumer l’appart me prit. C’est ainsi que naquit un apéro dînatoire des plus exquis ! Pour contrebalancer notre shoot calorique et nous donner bonne conscience, nous avons d’abord disposé des tomates cerises et des champignons crus dans des ramequins. Côté fromage, nous avons concocté de belles tartines au cantal façon Chantal (mini-pizzas sur baguette). Puis inventé le nec plus ultra des tartelettes dont voici la recette (pour 6 pièces).

 Tartines façon Chantal 2     Le nec plus ultra des tartelettes 2       

Pour la pâte brisée (il est interdit d’utiliser une pâte toute faite tant celle-ci est rapide et simpliste !) :
- 300 g de farine
- 150 g de beurre
- 80 g de lait
- une grosse pincée de sel

Pour la garniture :
- un demi chou-fleur ou un petit brocoli (les fainéants et les pressés utiliseront des légumes surgelés bien pratiques ma foi)
- une petite barquette de lardons fumés
- 300 g de saint-nectaire fermier
- 30 cl de lait
- 2 œufs
- une petite tasse de gruyère
- cumin
- muscade
- sel
- poivre

Commencez par faire cuire les bouquets de chou à l’eau ou à la vapeur selon vos habitudes.

Pour préparer la pâte, placez le beurre coupé en parcelle dans un saladier puis faites-le légèrement ramollir au micro-ondes. Versez la farine sur le beurre puis formez un sable en pétrissant du bout des doigts. Versez le lait, le sel et liez le tout en formant une boule. Sortez ladite boule du saladier sur la table à pâtisser préalablement farinée puis formez six boules à étaler avec votre rouleau à pâtisserie sur six carrés de feuille de cuisson.

Une fois la pâte disposée dans les moules, répartissez équitablement les lardons et le chou égoutté sur la pâte.

Dans un saladier, coupez le saint-nectaire en petits dés puis versez le lait dessus et faites fondre l’ensemble au micro-ondes quelques secondes jusqu’à ce que l’appareil soit lisse et onctueux. Salez, poivrez puis ajoutez les épices. Lorsque le mélange est refroidi, incorporez-y les œufs, battez en omelette puis recouvrez les tartelettes de ce mélange. Terminez en saupoudrant de gruyère.

Faites cuire à 200° entre 20 et 30 minutes selon la puissance de votre four.

Dégustez tiède coupées en quart. Vous allez en faire tout un fromage…

Et pour qui pue du bec, n’oubliez pas les bonbecs !  

Tartelette     Apéro exquis

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9 novembre 2012

Une métamorphose qui tourne mal

Pourquoi parler d’un livre qui ne m’a pas enthousiasmée plus que ça ? Pourquoi ne pas réserver cet espace digital aux pépites et aux coups de cœur ? Large débat… Mais je dirais que la lecture, comme le fil de la vie, est parfois inci- ou accidentée. Il y a, dans l’espace intime tissé entre elle et nous, des sommets, des vallons, des espoirs, des déceptions, des surprises. Je ne suis pas là pour abattre un livre ou un auteur mais pour évoquer un moment de lecture. Mon jugement ne demande qu’à être contrarié !

Je viens donc aujourd’hui partager mon point de vue sur Métamorphose en bord de ciel de Mathias Malzieu. Si cela vous a échappé, cet auteur mène parallèlement une carrière de musicien ; il est l’emblématique leader du groupe de rock acidulé Dionysos. Romans et disques n’ont de cesse de se répondre. Cette alchimie s’illustre à travers les romans Maintenant qu’il fait tout le temps nuit sur toi (sorti en 2005), dont l’écho musical est Monsters in love, et La Mécanique du cœur (sorti en 2007) dont la bande son est éponyme. Le rock de Métamorphose en bord de ciel a été pressé sur la galette Bird’N’roll en mars 2012, un an après l’édition du roman.

 Mathias Malzieu     Dionysos

Mathias Malzieu sait écrire des histoires et des chansons qu’on aime. M&M’s en croute de mots, on croque dedans à pleines dents comme de grands enfants. L’enrobage est sucré mais l’intérieur sombre et velouté. De ces récits émane un univers fragile, sidéral et invariablement inadapté à la modernité. Féériques, oniriques, rythmiques, ces contes savent jouer une petite musique atypique propre à séduire un triptyque de sceptiques. Et susceptibles, en outre, de tirer tour à tour chez le lecteur la corde sensible, curieuse ou comique. Grâce à une imagination débordante, Malzieu sait accorder de bouillonnants moments de poésie. La pudeur et la tendresse de ce lyrisme sont les instruments d’une grâce céleste.

Mais quid de son dernier opus littéraire Métamorphose en bord de ciel ? A première vue, le packaging est soigné et ne déroge pas à la règle appliquée aux précédents titres : première de couverture rouge et noire à la Tim Burton agrémentée d’un titre prometteur. « Métamorphose » et « bord du ciel » sont deux espaces qui ouvrent instantanément les perspectives du rêve et dont l’association porte vers le merveilleux. C’est donc le cœur rempli de confiance et d’espérance que j’entame ce nouvel ouvrage.

  Métamorphose en bord de ciel     Bird'N'Roll

Mâles et mal dans leur peau, tous les (anti)héros de ce zicos le sont : Mathias (Maintenant qu’il fait tout le temps nuit sur toi), Jack (La Mécanique du cœur) et ici Tom Hématome Cloudman, le plus mauvais cascadeur du monde. Ses performances de voltige involontairement comiques lui valent la gloire auprès du public quand lui nourrit quotidiennement le rêve de voler. « Mâle » caractérise aussi le style de Malzieu. De cette foisonnante éjaculation littéraire surgit un verbe intense, immense, dense. Et dansent trouvailles, affiliations, inventions de mots et de maux. Un médecin soignant Tom Cloudman pour une énième fracture décèle chez lui une maladie incurable. L’ombre planante de la mort est le motif que Malzieu tente éternellement de dompter par le prisme de l’écriture et qu’il finit par ériger en leitmotiv.

Mais aujourd’hui Malzieu nous fait mal. Si j’osais, je dirais qu’il ne nous éblouit plus mais nous fait mal aux yeux (et j’ose !). Du paradis sorcier qu’il savait bricoler, nulle féérie ne se créée. La petite baguette qui orchestrait ses mélodies fantasmatiques n’est plus magique. Alors que son héros rêve de voler pour se soigner, Malzieu a la plume malade. Ses néologismes n’ont plus l’audace et la vivacité qu’on leurs connaissait. Idem pour les métaphores ; elles ont perdu de leur croustillant et de leur profondeur. Certaines images sont redondantes, gratuites et mécaniques au lieu d’être complémentaires et subtiles. La ronde des différents registres sur lesquels joue Malzieu est boiteuse. A l’instar du protagoniste Tom Cloudman, les figures ont perdu leur style et tombent immuablement à plat. La noirceur cosmique de jadis a été remplacée par la fadeur des paysages, des personnages et des situations.

Bref, Mathias Malzieu lui aussi s’est métamorphosé. Espérons que cet état ne soit que temporaire et qu’il planera très bientôt vers les cieux lumineux dont sa plume est capable de l’emmener. Si la petite musique astrale de Métamorphose en bord de ciel n’agit pas et que sa force évocatrice s’est ici évanouie, je vous conseille néanmoins de vous plonger dans les précédents titres de l’artiste. L’exubérant et facétieux Malzieu saura vous séduire à coup sûr car il y est sincère.

La Betterave dans la tête    Endorphine 2    Endorphine

5 novembre 2012

Barcelone clés en main

Destination vacances par excellence et bouillonnante capitale catalane, Barcelone sait piquer la curiosité d’un large public par l’éventail des charmes qu’elle renferme. Si vous décidez d’aller la visiter, mon premier conseil est de rester là-bas au moins une semaine. Ne vous contentez surtout pas d’un simple week-end. Cette ville fourmille de trésors cachés qu’un passage express ne vous permettra pas de débusquer. J’ai rassemblé ici mes meilleurs souvenirs estivaux pour vous offrir cinq clés. Ces  quelques sésames en poche, les portes de cette ville mythique s’ouvriront d’elles-mêmes !

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- Boire un jus de fruits à la Boqueria. Si elle demeure un haut lieu du tourisme barcelonais et si les visiteurs en goguette y sont bien plus nombreux que les autochtones, il ne faut pas pour autant fuir la Boqueria. Ce marché d’alimentation, parmi les plus grands d’Europe, vous séduira par son effervescence et le nombre des délices dont il regorge. Fouler l’asphalte jusqu’à lui dès le premier jour est un bon moyen de s’immerger illico dans l’ambiance de la cité. Véritable corne d’abondance, il est difficile de fixer son attention quelque part tant les tentations sont nombreuses : fruits, légumes, confiseries, fromage, fruits de mer, poisson, jamón… Odeurs et couleurs composent une palette d’une rare intensité. Gargouillis et autres grognements d’envie surgiront brusquement de votre estomac en émoi ! Si le prix des charcuteries vous fera bondir, je vous conseille néanmoins de vous laisser tenter par un jus de fruits frais : fraise-mangue, banane-passion, orange-kiwi… Elaboré à base de fruits pressés sur place, il emportera instantanément vos papilles au pays des régals. Jamais fruits et paradis n’auront formé un cocktail de rimes aussi parfait ! Les autres mercats de Barcelone, comme le marché Saint-Catherine ou le marché Saint-Antoine (actuellement en travaux), sont également à parcourir car plus propices aux « vraies » emplettes. L’ambiance y est plus calme et les prix plus doux.

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- Partir à la rencontre de Gaudí. Rares sont les villes si profondément marquées du sceau d’un artiste. Architecte génial, Gaudí a su insuffler sa folie créatrice à l’ensemble de la cité. La basilique de la Sagrada Família est évidement un passage obligé, mais ne vous contentez surtout pas de l’observer depuis l’extérieur. Son antre est un spectacle à ne manquer sous aucun prétexte ! Les rayons du soleil, filtrés à travers les vitraux colorés, jouent à cache-cache avec la structure en dentelle de pierre et créent un décor éphémère en fonction de leur position et de leur intensité. La visite se poursuit par l’ascension des flèches. Là encore, il serait dommage de se laisser décourager par l’affluence tant le panorama qu’elles offrent sur la ville est saisissant. Gaudí est également l’extravagant créateur du Parc Güell. Malgré la masse de touristes qui s’amoncellent autour de la célèbre fontaine salamandre, une balade dans cet étonnant jardin de 20 hectares vaut le détour. Vous pourrez ainsi admirer un décor digne d’Alice au pays des merveilles — mosaïques chatoyantes, colonnades imposantes, toitures en crème chantilly amusantes, etc. — puis grimper tout en haut et contempler un nouveau point de vue sur la ville. Cette plongée dans l’univers drolatique de Gaudí se prolonge par la visite d’une des maisons du Passage de Gràcia. La casa Batlló vous épatera par l’abondance de ses couleurs et le luxe des détails bizarroïdes qui foisonnent sous son toit d’écaille. 

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- Flâner et se perdre dans le vieux Barcelone. Forte d’un héritage de plus de deux milles ans, la belle catalane est riche d’influences romaines, gothiques et modernistes à découvrir au gré de vos divagations dans les quartiers El Raval, le Barri Gótic, la Ribera, El Born… L’art est omniprésent et marque de son empreinte les différentes époques. Vagabonder au hasard des rues salées de la ciudad, c’est se laisser la chance de rencontres et de découvertes impromptues. Une cour carrée cache une fontaine désaltérante ou une façade étonnante. Au détour d’une rue, l’une des nombreuses œuvres d’art parsemées dans la ville se dresse. De surprise en surprise, vos chaussures traceront leur chemin et ne compteront plus le nombre de vos pas. Barcelone n’est pas une vitrine, son pouls créatif bat toujours et offre de superbes œuvres de street art. Héritiers urbains de Miró, Picasso, Dalí… les graffeurs redoublent d’audace et continuent de modifier la plastique de la ville. Mimes, jongleurs et musiciens baguenaudent eux aussi dans les ruelles étroites pour présenter leurs numéros ou titiller leurs instruments. Au son de la guitare, l’ambiance charnelle captée par Woody Allen dans Vicky Cristina Barcelona s’immisce dans la cité et tisse une intimité pénétrante entre elle et ses hôtes.  

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- Profiter de la douceur du soir. A Barcelone, il faut tout de suite abandonner ses habitudes et se mettre dare-dare à l’heure espagnole. On se lève tard, on déjeune en conséquence, on fait un brin de sieste, on attaque les visites au creux de l’après-midi puis on profite de la tiédeur de la fin de journée pour se détendre avant d’aller dîner. Cette relative baisse des températures permet de jouir des plaisirs de la mer sans pour autant griller comme un petit pain. De Barceloneta, l’ancien quartier de pécheurs, aux zones résidentielles érigées pour les JO de 1992, de belles plages déroulent leurs charmes sur plusieurs kilomètres. L’été, vers 18 h, l’atmosphère se fait ici moins étouffante, les enfants regagnent leurs pénates, la plage devient plus apéritive et offre encore la possibilité d’un bain rafraîchissant. Revenir dans le centre-ville à pied en longeant le front de mer est une charmante idée de promenade. Buller à l’ombre est également une activité praticable dans les nombreux parcs et jardins dont dispose la ville. Le Parc Güell, dont nous avons déjà parlé, mais aussi le Parc de la Ciudad ou le quartier perché de Monjuïc sont de vrais petits coins d’Eden ! Le premier renferme une cascade monumentale conçue par Gaudí lorsqu’il était étudiant, d’agréables allées plantées ou encore un bassin pour faire du canotage. La colline de Montjuïc offre des jardins luxuriants et une vue imprenable sur Barcelone. Si vous gravissez cette butte, profitez-en aussi pour admirer les impressionnantes installations Olympiques et visiter quelques musées comme la superbe Fondation Joan Miró. Après s’être baigné ou mis au vert, sachez que Barcelone est un vivier de zincs d’excellente facture. Les cocktails et les vins y sont bon marché et gouleyants.

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- Goûter le Pérou au restaurant le Q Bar. Aussi étonnant soit-il, ce n’est ni un restaurant espagnol ni un bar à tapas que je vous recommande en priorité mais un restaurant péruvien. Cette communauté fait drôlement bien jongler les assiettes et jubiler les papilles gourmettes ! Dans un décor baroque des plus barrés, vous vous régalerez d’une délicieuse sangria, de tapas extras et de merveilleux petits plats. Mention spéciale pour les calamars frits, le cœur de veau épicé et les couteaux aux herbes. Au rayon des restos de haute volée, ne loupez pas non plus le classieux Ohla gastrobar. Dans un cadre aux lignes épurées, la cuisine ouverte permet d’observer les cuistots en pleine action. Je ne saurais trop vous conseiller les moules en escabèche ou le coulant de gianduja et son toffee aux fruits de la passion. Deux plats à tomber à la renverse ! Sachez que les établissements dignes de ce nom — c’est-à-dire non-exclusivement réservés aux touristes — ne vous accueilleront pas à 19 h ou 19 h 30. Il n’est pas rare d’observer les Barcelonais s’attablant au-delà de 23 h. Enfin, ne prenez pas tous vos repas au restaurant. Il serait dommage de ne pas tenter de cuisiner les beaux poissons et coquillages du marché Saint-Antoine.

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Pétillante, audacieuse, électrique et gourmande, vous l’aurez compris, Barcelone vaut le détour ! Alors si l’envie de mettre vos pas dans ceux du jeune Romain Duris vous démange depuis dix ans, n’hésitez plus, foncez ! Les portes de l’auberge espagnole vous sont désormais grandes ouvertes. Et ne me remerciez pas pour ce trousseau de bons conseils, votre indéfectible allégeance me suffira !

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  • Nourritures terrestres et célestes se côtoient sous ma plume tonka. Dans ma marmite 2.0, un bouillon de culture mariant papotages, picotages, des livres et délices à savourer jusqu’à plus faim et/ou jusqu’au mot FIN.
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