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Déclic délices
1 octobre 2012

JB Poquelin à la sauce destroy

Que les intégros-bobos-intellos passent leur chemin.

Devant Full Métal Molière, on rit de bon cœur et sans faire fonctionner un seul de ses neurones. Les puristes n’ont pas leur place au Point Virgule ce soir (et ça tombe bien vu la taille du théâtre). Ça pétarade, ça se chamaille, et dieu que c’est bon de rire aussi spontanément !

D’emblée nous sommes pris en otage par deux comédiens. Lampes torches, cafouillages, bric-à-brac… On y croirait presque ! Leur nullité leur interdit d’être programmés où que ce soit ou de percer dans le milieu du show-biz. C’est pourquoi ces deux artistes ratés baignent les loges du sang de la troupe venue initialement jouer pour nous ce soir et s’emparent de la scène. Si les spectateurs ne viennent pas à eux, ils viennent aux spectateurs ! Nous voilà alors contraints à subir une laborieuse et grotesque version du Malade imaginaire.

Un troisième personnage nommé Sébastien surgit bientôt sur scène. Aussi minable que minus, il est sensé jouer avec la précédente troupe et donner la réplique à Michel Sardou. Mais nous venons de vivre en direct la mort aussi pathétique qu’antihéroïque du dernier chanteur de droite ! La troupe éradiquée, Sébastien est lui aussi embarqué dans cette prise d’otage. A la fois comédien galérien et détenu des deux monstres, il est le liant entre nos tortionnaires et nous, spectateurs.

Full métal molière 2

Costumes pourris, perruques ridicules et fontaines de faux sang agrémentent à ravir ce pathétique tableau de la vie d’artiste. Qu’il est difficile de s’approprier un texte, de dompter une émotion, de comprendre une époque, de se mouvoir dans un décor… Au contraire, qu’il est porteur d’espoir et enthousiasmant de recevoir un appel pour jouer dans la plus kitch des pubs : Madrange, mon jambon star ! S'entrechoquent alors deux mondes. D’un côté, le grand, le noble, l’intemporel ; et de l’autre, le facile, le rémunérateur et bondé de clichés, de strass et de paillettes.

Le rire jaune et les moqueries que nous inspirait ce trio de loosers cèdent bientôt le pas dans nos cœurs de spectateurs-otages à une immense tendresse. Finalement atteints du syndrome de Stockholm, ça zigouille dans tous les sens et nos zygomatiques adorent ça ! Décalée, cynique et trash, cette pièce est à prendre au second degré, évidement ! 

Affiche Full métal Molière

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  • Nourritures terrestres et célestes se côtoient sous ma plume tonka. Dans ma marmite 2.0, un bouillon de culture mariant papotages, picotages, des livres et délices à savourer jusqu’à plus faim et/ou jusqu’au mot FIN.
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